L'interview de Jean-Louis Fournier

Jean-Louis FOURNIER, écrivain, humoriste et réalisateur, papa, entre autres, de la célèbre "Noiraude" et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige, ami de Pierre Desproges et auteur de nombreux romans dont le très remarqué "Où on va papa ?" Prix Femina 2008,  est le Président du jury du Prix International de la nouvelle humoristique 2017. À cette occasion, il s’est confié sur sa vision de l’humour et ce qu’il attend des nouvelles participantes au concours.


Jean-Louis FOURNIER, pourquoi avez-vous accepté de présider le jury du Prix de la Nouvelle humoristique francophone organisé par notre petite association ?

Tout ce qui tourne autour de la littérature et de l'humour m'intéresse. Si je peux être d'une quelconque utilité sur terre c'est grâce à la littérature et à l'humour dont j'ai vécu. Je souhaite continuer à participer à leur propagation. 

 

Les lecteurs vous connaissent et vous aiment pour votre humour grinçant, parfois cynique, toujours sensible. Votre citation issue de "Mon dernier cheveu noir" relève de cet humour. Pourquoi avoir choisi cette citation parmi tant d'autres ?

D'abord parce qu'il fallait bien choisir un sujet. Cette citation m'a paru ouverte, amusante, insolite et pas tout à fait fausse, si on y réfléchit.

 

Dans une interview vidéo réalisée en 2013 par la 19e Université des hommes et entreprises, vous dites que pour sortir des horreurs du journal de 20 heures, la seule échappatoire est le rire. C'est aussi notre façon de voir les choses. Combattre la morosité en propageant le rire est-ce, pour vous, un acte engagé ?

Le rire est une soupape. La presse est avide de mauvaises nouvelles car les gens sont attirés par le malheur. L'existence est souvent intolérable, difficile. L'humour induit la distance et la légèreté. Il est un acte de survie et permet de ne pas se laisser écraser par la lourdeur et les difficultés de la vie.

 

Vous venez de sortir, au côté de seize autres noms de la littérature, une nouvelle dans le recueil "Enfant, je me souviens" vendu au profit de l'UNICEF.  Nous vous connaissons comme auteur d'essais, de romans, de pièces de théâtre et d'albums mais moins de nouvelles malgré "Histoires pour distraire ma psy". Qu'est-ce qui vous plaît dans ce genre ? 

Je ne suis pas un marathonien, plutôt un coureur de sprint. Je suis un peu fainéant. Ce format me convient bien Avec la nouvelle et le court, on est obligé d'aller à l'essentiel et c'est ce qui me plait. 

 

Enfin, quels conseils donneriez-vous aux auteurs pour que leurs nouvelles vous fassent rire et emportent votre adhésion ? 

Je leur conseille d'être efficace, de ne pas mettre trop de mots. D'éviter les "cependant", "alors", "parce que", de nettoyer les phrases pour les rendre plus nerveuses et intéressantes. 

 

Propos recueillis par Libres Plumes