Un atelier d'écriture au jardin... sous la pluie !

Le 28 mai 2016, de 14 heures 30 à 17 heures, douze Auversois se sont retrouvés autour d'une table dans un superbe jardin en escalier. 

Certains se connaissaient, d'autres ne s'étaient jamais vus. Cinq d'entre eux avaient déjà assisté à un ou plusieurs ateliers d'écriture. Pour sept participants c'était une première. Un homme pour onze femmes âgés entre 13 et 65 ans. Un groupe hétéroclite et joyeux. Tous amis ou proches de notre hôte, Martine Clément, énergique femme aux attentions délicates et enjouées. La preuve. Après avoir assisté à un atelier d'écriture Libres Plumes, elle a décidé d'ouvrir sa porte et son jardin pour permettre à ses amis de découvrir cette activité. Si ça, ce n'est pas une jolie attention, je ne m'y connais pas. 

 

Un atelier découverte qui démarre à l'heure prévue. Tous arrivent un peu avant pour le café. On s'embrasse, se présente et rions déjà. C'est bon signe. La pluie vient pourtant de s'inviter. 

Pour débuter cette séance, un cadavre exquis, histoire de faire connaissance. Ce jeu consiste à écrire ce qui est demandé par l'animatrice (nom, verbe, etc.) sur une feuille libre, à replier la feuille sur ce qui a été rédigé en quelques secondes et à passer le papier à son voisin pour qu'à son tour il écrive suivant la consigne donnée. Nom commun, adjectif, verbe transitif, complément circonstanciel de lieu, de temps, de cause ou de conséquence s'écrivent un par un puis se cachent jusqu'à former ensemble une phrase totalement décalée ou surprenante de logique. On lit les productions, on rit, on s'émeut ou s'étonne.

À partir du même principe, les participants se mettent par deux. L'un écrit une question commençant par pourquoi. Son compagnon écrit une phrase de réponse, sans connaître la question puis replie de la même façon. En deux jeux, le groupe est créé. Il est 15h 15, les échanges se font, tous ont le sourire aux lèvres et sont prêts à continuer. Le moment est venu de passer à davantage d'écriture. Place au QRAAOE, cadavre exquis composé non plus de mots mais de phrases. Étonnamment la moitié des productions forme une petit texte logique. Ils sont reliés, me dis-je. C'est extra. En sera-t-il de même à partir du hasard ? Je compte sur le jeu des six mots pour répondre à cette question. Chacun pioche six mots à tour de rôle puis après les avoir collés sur une feuille dans l'ordre de tirage, écrit un petit texte incluant les mots tels qu'ils ont été piochés. Ils retiennent leur souffle. Je leur annonce que le pire est à venir. Chacun devra lire son texte devant les autres. J'ai conscience que c'est vertigineux, Je les rassure. Ça grimace un petit peu, bouge la tête de droite à gauche mais tous se mettent à écrire. Je suis ravie. Vingt minutes plus tard, ils lisent. Tous. Ce que nous entendons est vrai, sincère, amusant. Chacun a su dépasser sa peur.

L'après-midi passe à une vitesse fulgurante, entre propositions, échanges, sucreries et gourmandises servies par Martine, chaussettes et plaid apportés par Perrine. La séance découverte se termine sur une anadiplose personnelle très réussie par tous. Qui l'eût cru ? Moi, qui anime des ateliers depuis cinq ans. Certains participants. Mais pas tous. Et pourtant, chacun a écrit, encore et encore, malgré la pluie incessante qui crépitait sur le toit du barnum. Ils se sont découverts à travers leurs mots. Ils se sont appréciés au point de s'applaudir. Ils se sont entendus au delà de s'écouter. Enfin, ils se sont mouillés au point de se servir de la pluie. Celle qui n'avait pourtant pas été invitée. 

Ça me donne des idées. Si j'organisais un atelier d'écriture dans le désert ?   

 

Élodie Torrente

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