L'interview d'Élodie TORRENTE, fondatrice du Prix de la Nouvelle humoristique

 

Élodie Torrente, auteur, fondatrice, directrice et animatrice des ateliers d'écriture Libres Plumes répond aux questions que beaucoup d'auteurs se posent sur le Prix de la nouvelle humoristique. Elle rappelle qu'il reste un peu moins de 8 semaines pour participer en envoyant une nouvelle...

Tout d’abord, merci Élodie Torrente de nous recevoir dans le local où vous animez les ateliers d’écriture Libres Plumes. Vous êtes auteure. Comment vous est venue l’idée et l’envie d’animer des ateliers d’écriture au point de créer une association dédiée ?

En 2011, le maire de Villejuif, après lecture de mon premier recueil de nouvelles, m’a proposé d’animer des ateliers d’écriture pour une association locale. J’ai été enthousiasmée par l’idée et, parce que je ne savais pas en quoi ça consistait, je l’avoue, j’ai potassé le sujet. Je me suis lancée avec mes connaissances et celles glanées à droite et à gauche. Parce que la littérature est ma passion et que j'aime l'animation et la transmission des savoirs (et des rires !), ça s’est très bien passé. Ça a duré deux ans, à raison d’une fois par mois. Grâce à mes compétences d’infographiste, nous avons édité un recueil la première année et participé à une manifestation en créant un journal, la deuxième année. En 2013, en m’installant à Auvers-sur-Oise, constatant qu’aucune association ne proposait d’écrire, j’ai décidé de créer Libres Plumes et ses ateliers d’écriture. 

 

Mais pas que des ateliers, visiblement. Cette année, vous organisez la 4e édition du Prix international de la nouvelle humoristique francophone. Pouvez-vous nous dire comment vous est venue cette idée ?

Quelques mois après la création de l’association j'ai souhaité organiser une manifestation qui rassemblerait auteurs "en devenir" et auteurs "devenus". Participant régulièrement en tant qu’auteur "en devenir" à des concours de nouvelle, c’est très naturellement que j’ai proposé d’en créer un et pas pour de rire. C’est sur cette phrase que ça a fait tilt ; nous défendrons l’humour. Mes chers Fallet, Audiard, Blondin, Guitry, Dard, Fournier, Chiflet, Maulin, Fioretto, Monfils et tous ceux qui prennent la relève et sont méconnus, m’avaient trouvée pour aider, à notre petit niveau, à défendre leur talent. Car, il en faut du talent pour faire rire à l’écrit, quand le lecteur est seul, face à votre copie.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de continuer ?

Le bonheur de la rencontre avec des textes d’abord, des auteurs, ensuite. D’année en année, la qualité des plumes ne faiblit pas. Découvrir la diversité des humours est également très intéressant. Enfin, ce grand bonheur de récompenser le travail et le courage de tous ceux qui envoient une nouvelle, au moment de la remise des prix, oui, c’est aussi pour cela que nous avons eu envie de continuer.

 

En 2015, vous avez eu Philippe Jaenada comme président, en 2016 Romain Puértolas, cette année Jean-Louis Fournier… pour la saison prochaine, M. Jean-Loup Chiflet ! Comment choisissez-vous vos présidents ?

Je lis tous les auteurs des deux jurys avant de les inviter. Je me fais plaisir aussi. Les auteurs contemporains qui m’ont fait rire sont invités. Bien souvent ils m’en indiquent d’autres et ainsi de suite.

 

Comment choisissez-vous le thème d’inspiration ?

En concertation avec le futur président du jury. Je lui propose des idées à partir de son œuvre et ensemble nous décidons. L’ouverture du thème d’inspiration est un critère important. Chaque année, c’est l’angoisse de se tromper, d’enfermer les auteurs.

 

Vous avez un jury de professionnels pour évaluer et lire les nouvelles reçues. Comment se passent la sélection et les délibérations avec le jury final ?

Après la clôture de l’appel à textes, le 31 juillet minuit de chaque année, nous envoyons, début août, la totalité des nouvelles aux dix à douze membres du comité de présélection chargé de les lire toutes. Ils ont quatre mois pour évaluer chaque texte anonyme suivant des critères précis (qualité littéraire, humour, respect du thème et de la nouvelle). En décembre, les dix membres du jury final reçoivent le manuscrit des dix à quinze nouvelles finalistes pour les lire avant de délibérer en mars 2018, le matin de la remise des prix. Ce n’est qu’en ouvrant les enveloppes, devant les finalistes qu’ils découvrent comme tous, les noms des trois lauréats.

 

Un regard sur les lauréats de ces trois saisons : à votre avis, quelles sont les qualités nécessaires pour être lauréat ?

Faire œuvre de littérature en construisant une histoire, un ou des personnages décalés, éviter les lieux communs, être original dans son approche tout en s’inspirant du thème. Faire preuve d’audace aussi, et surtout de sincérité. Ne pas oublier non plus que c’est un prix de nouvelles littéraires et qu’en conséquence, plus dure sera la chute de l’auteur en l’absence de chute à sa nouvelle. Mais chut…

 

Merci Élodie pour vos réponses qui, nous l'espérons, donneront aux auteurs l'envie de participer avant le 31 juillet 2017. 

 

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Propos recueillis par Joséphine Marcoux 


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